12 - Coups de cœur littéraires Décembre 2021, et la phrase "en liberté"

 Nous nous retrouvons mardi 1 er février après midi.

La proposition de lecture commune pour février est :

7 histoires qui reviennent de loin ? de Jean Christophe RUFIN

La phrase en liberté est :  "ils montent une série de marches, se tenant toujours par la main..."

Le club des lectrices – Décembre  2021- au Bô jardin

Hélène

Des diables et des saints- de Jean-Baptiste ANDREA (2021)

*l’auteur : Il est né en 1971 à St Germain en Laye. Il est écrivain, scénariste et réalisateur, Primé et reconnu dès son premier livre : Ma reine.

Résumé:

Joe ( Joseph) est un vieil homme qui joue merveilleusement Beethoven sur les pianos publics, dans les gares, les aéroports...Il gâche son talent au milieu de voyageurs indifférents ; il attend….. qui et pourquoi ??

Lors de ses seize ans, ses parents et sa sœur périssent dans un accident d’avion ; il est alors placé dans un pensionnat religieux. Sa vie va désormais prendre une autre voie…

*Point de vue:

C’est un cheminement initiatique où la musique ( le piano et Beethoven) joue un rôle important quasi rédempteur : il est violent , grave , énigmatique. C’est une aventure tout à la fois triste et pleine de tendresse d’humour et de poésie.

Quelle vie terrible ! Et cependant d’une infinie délicatesse ; Joe en a tiré la quintessence. L’écriture est pertinente et juste avec un équilibre recherché entre les mots et les images.

*Commentaire relevé dans le magazine ACTUALITÉ: «c’est un roman qui se lit comme un adagio de Beethoven avec ses ruptures et ses cassures inédites, ses émois en staccato, ses notes d’espoir et d’amour en do mineur»

Les gratitudes- Delphine le Vigan (2019)

Une petite merveille d’émotion et de délicatesse: nécessité absolue de porter en soi la gratitude, partie intégrante de notre humanité , de notre sociabilité: à ne perdre JAMAIS!!

Le Figaro: «un roman d’une rare puissance sur les dettes morales et les liens invisibles qui nous gouvernent»

Charline

LE RESEAU ALICE par KATE QUINN l'auteur née en 1981est américaine et passionnée d'histoire

En 1947 CHARLIE arrive des USA avec sa mère, pour aller en Suisse résoudre un « petit problème »! Pendant leur escale en Angleterre, elle fuit à Londres pour rechercher EVELYN GARDINER qui pourrait l'aider à retrouver sa cousine ROSE.
Charlie va découvrir Evelyn recluse, alcoolique, aidée par FINN, un ancien soldat écossais et surtout elle va découvrir le passé d'Evelyn: en 1916, elle fut espionne du réseau Alice, sous les ordres de LOUISE DE BETTIGNIES et son lieutenant LEONIE VANHOUTTE.

Nous allons suivre une alternance des époques, des descriptions, des dangers rencontrés par Marguerite, Lili et Charlotte. Des rencontres terribles avec les profiteurs sadiques comme René Bordelon et des souvenirs traumatisants d'Evelyn

J'ai apprécié le style sobre, efficace, les descriptions de l'occupation allemande pendant la première guerre dans le Nord, avec cette atmosphère de privations et de souffrances, mal connue.

La documentation historique est solide, elle rend honneur aux femmes, exclues du conflit, mais courageuses dans leur rôle d'espionnes.

AMERE RUSSIE par AURELIEN DUCOUDRAY Une belle bande dessinée :

Dans les années 1990, une mère russe EKATERINA, tente de rerouver son fils car elle a lu dans un journal une liste de prisonniers des Tchétchènes qu'un général relâchera si leurs mères viennent les chercher.

Avec son petit chien, elle part à travers un pays ravagé par la guerre, elle rencontre des femmes-sniper, le général BASSAIEV, des habitants qui luttent pour leur survie,des jeunes soldats traumatisés .une quête courageuse entre la violence de la guerre et les forces de la vie avec les enfants, le chien.

On peut être choqué par le décalage entre scènes drôles et dramatiques mais leur équilibre donne beaucoup de vie et d'humanité à cette histoire superbement dessinée

L'histoire comporte 2 tomes: tome 1 LES AMAZONES DE BASSAIEV - tome 2 LES COLOMBES DE GROZNY

Thérèse

Lettre d'amour sans le dire,  d'Amanda STHERS

Ce court roman intimiste et épistolaire nous relate l'histoire d'Alice, ancienne professeur de français, qui arrive à Paris, sur les conseils de sa fille, pure parisienne richement mariée.

Alice est une femme humble, prisonnière d'elle-même, peu à l'aise avec son corps ; elle a été "abîmée"  par des hommes peu délicats qui ne l'ont pas vraiment aimée, ou  qui l'ont abandonnée.

Mais tout change lorsque au hasard d'un passage dans un salon de thé, elle découvre les bienfaits du massage shiatsu.

Alice est alors révélée à elle-même par un masseur japonais d'une délicatesse absolue  Elle va fréquenter ce salon durant une année, se réconcilier avec son corps sous des mains si douces. Elle va vivre une histoire d'amour imaginaire, faite de regards, de gestes,  de non-dits,  le tout accentué par la barrière de la langue, 

car le masseur ne parle que japonais.  Elle va étudier cette langue, s'intéresser 

à la culture du Japon. Jusqu'au jour où..........

Cette magnifique lettre d'amour, c'est ce roman,  très sensuel et d' une grande finesse d'écriture. Un beau coup de cœur pour moi.

Edith

« Eva dort » de Francesca Melandri. (livre de poche, je l’ai à votre disposition).

J’ai beaucoup aimé l’histoire qui couvre trois générations d’Autrichiens du Sud qui, au lendemain de la première guerre mondiale, doivent devenir Italiens, sous peine de représailles. Pour ma part, je ne connaissais pas le destin du Tyrol du sud  (Haut Adige) qui passe donc de l’Empire austro-hongrois à l’Italie de Mussolini. Ceci rejoint l’histoire des Lorrains et des Alsaciens.

J’ai beaucoup aimé les figures féminines qui abordent leur destin de femmes seules avec détermination, courage et plaisir même. De très belles descriptions de cette région splendide et une certaine sensualité, notamment à travers le destin de la mère d’Eva qui parvient à mener une carrière de chef cuisinière . Il y a quelques passages durs qui reprennent avec beaucoup de fidélité les évènements historiques de cette région mais on sort enrichi de cette lecture. J’ai beaucoup aimé et je vous le recommande.

Le dernier Donna Léon « Quand un fils nous est donné ». 

Je l’avais déjà lu en anglais il y a trois ans, lors de sa parution. Il vient d’être traduit et je l’ai relu avec plaisir en français. Comme toujours, Donna Leon nous emmène dans les quartiers de Venise, autour d’une société locale haute en couleur et également internationale.  Cette fois, on gravite dans le monde de l’art, avec ses codes. J’aime beaucoup chaque livre de Donna Leon car cette écrivaine écrit toujours deux histoires parallèles. Je possède tous ses livres ;

J’adore aussi les bons petits plats préparés par la famille du commissaire Brunetti…et l’ambiance baroque et moderne à la fois. Bref,  lire Donna Leon, c’est s’assurer un bon moment.

Le meurtre,  dans chacun de ses récits, reste le prétexte d’une peinture sociale. Ses livres sont plus profonds qu’ils ne paraissent. Donna Léon aborde des thèmes sensibles qui posent question. L’analyse psychologique est remarquable.

La phrase en liberté

Fanny

Jamais je n’aurai cru mon père capable de jurer autant que ce jour-là. Lui si calme, si posé, jamais un mot plus haut que l’autre, lui le diacre de l’église Saint-Maurice hurla pendant quelques minutes des jurons dont c’est certain, il devra se confesser.

Oui bon d’accord, j'aurais dû être plus attentive en sortant les bagages du coffre de la voiture et ne pas jeter les valises n’importe comment. Mais enfin il fallait me prévenir aussi ! Et puis la mettre plus en sûreté cette bouteille. C’est vrai quoi s’il y tenait tant, il n’avait qu’à y apposer une grande étiquette, "attention ça casse". Enfin quoi c’était seulement une bouteille de porto de 20 ans d’âge offert par nos amis portugais. Franchement il n’avait pas quoi en faire un fromage pf'f…

Hélène - La phrase en liberté: ….’ mais si j’avais été plus attentif ‘ … Le rêve réalisé :

L’effet de séduction fut immédiat ; du plafond descendait en cascade somptueuse des encorbellements d’or et de pourpre, jusqu’au parterre de fleurs multicolores et odorantes.

De la fosse, à la fois invisible et omniprésente, s’élevait une musique fascinante.

Enfin, une onde brillant de mille feux, un bouquet rutilant donnait vie à la plus pure et prestigieuse tradition.

En état de sidération, j’étais subjugué, mais, si j’avais été plus attentif j’aurai perçu la tension qui pesait , les corps tendus, figés, presque en apnée.

Soudain, comme un coup de tonnerre, en un seul mouvement , résonna une salve d’applaudissements assourdissants. Propulsé hors de moi-même , la conscience me revint :

Oui, j’étais bien là…..A la SCALLA!

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Nous nous retrouvons mardi 1 er février après midi.

La proposition de lecture commune pour février est : 7 histoires qui reviennent de loin ? de Jean Christophe RUFIN

La phrase en liberté est :  "ils montent une série de marches, se tenant toujours par la main..."